martedì 4 dicembre 2007

La marine nationale fait escale sur Second Life pour recruter

n port imaginaire, une frégate en images de synthèse, mais, derrière leurs écrans, de vrais marins et un objectif concret : recruter les matelots de demain. Depuis jeudi 29 novembre, la marine nationale a lancé une opération séduction dans le monde virtuel de Second Life, en s'y accordant une escale de six jours. L'avatar - double virtuel de l'internaute - est invité à monter sur le navire mis à quai, où les militaires l'accueillent, répondent à ses questions et, éventuellement, le dirigent vers un bureau, bien réel celui-ci.



Première armée à se lancer dans l'aventure du monde parallèle aux quelque 11 millions d'inscrits, la marine espère "entrer en contact avec des jeunes, des gens curieux, explique Caroline Ducret, chargée de la communication du projet. La marine recrute 3 800 personnes par an. Parmi eux, il y a des spécialistes des réseaux informatiques, des télécommunications. Sur Second Life, on ne s'attend pas à trouver des petits génies, mais plutôt des gens à l'aise et branchés nouvelles technologies." Davantage sensibles, aussi, à cette communication moderne qu'aux traditionnelles campagnes d'affichage ou télévisées.

Ainsi, la marine succombe aux sirènes de ce "nouveau territoire d'interaction", qui a déjà séduit grandes entreprises privées (la banque Crédit agricole, le spécialiste du recrutement Védior, le géant des cosmétiques L'Oréal, etc.) et politiques. Le projet est d'ailleurs réalisé avec l'agence Stonfield InWorld, qui avait créé le QG de campagne virtuel de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle.


POMPONS ROUGES


Le terrain possède aussi l'avantage d'être dépourvu d'obstacles physiques : "Il est difficile de parler de la marine sans embarquer. Mais il est encore plus difficile d'emmener une frégate à Besançon ou à Toulouse", indique-t-on à la marine nationale. A bord, tout est donc prévu : jeu-concours sur le pont d'envol, distribution de pompons rouges virtuels, films, exposition, "chat" quotidien avec des "marins d'exception" - pilote, sous-marinier, nageur de combat -, mais aussi accès à la passerelle, pour des discussions plus sérieuses. Et, derrière ce dispositif, deux à trois marins mobilisés 24 heures sur 24 jusqu'à mardi.

Deux jours après l'accostage, la frégate n'est pas débordée. Environ 250 visiteurs jeudi, "dont certains sont restés la journée", s'étonne Mme Ducret, et une quinzaine de personnes très actives lors du "chat", "dont certains iront plus loin". Une fréquentation moyenne, mais jugée satisfaisante. D'autant que l'expérience "enthousiasme même ceux des marins qui n'y croyaient pas", assure-t-elle. Sans garantir de seconde vie au projet : "Ça fait partie des inconnues des escales... On ne sait jamais quand est-ce qu'on revient."

Grégory Blachier
Article paru dans l'édition du 04.12.07.

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